L’île de Pâques, grande comme Belle Ile en Mer, est le coin le plus perdu que nous ayons jamais connu. Imaginez : à l’Est, 3 700 km d’océan nous séparent du Chili et à l’Ouest 4 000 km de la Polynésie Française. Nous ne ressentons pas pour autant l’isolement sur ce bout de caillou émergeant au milieu du Pacifique Sud.
En regardant de plus près, ça ne vous rappelle rien ? Une côte sauvage, une mer un peu fraiche, un petit vent frais et une petite averse quotidienne ?
L’île ne comporte qu’un seul village, HANGA ROA, où vivent la quasi-totalité des 4 000 habitants. En résumé, le village est composé de deux rues principales, deux petits ports de pêche…et c’est tout !
Nous sommes hébergés dans une pension de famille, chez Jérôme, un Français tombé amoureux d’une « pascuane » 15 ans auparavant. Jérôme nous fait visiter l’île et ses mystérieux et non moins gigantesques MOAI.
Il nous explique l’existence de ces magnifiques statues : 1 500 ans auparavant, 240 villages existaient sur l’île. L’autorité du village était confiée à un chef et la tradition voulait, qu’à sa mort, on érige une statue sensée le représenter. La statue, les yeux grands ouverts, offrait sa protection au village.
Le marché du MOIA était alors en plein boom ! 240 commandes potentielles en perspective ! Les forces vives des habitants étaient donc employées à tailler des MOIA dans une carrière de granit au bout de l’île.
On ne sait pas avec certitude comment ces énormes statues étaient transportées d’un bout à l’autre de l’île, aucun cheval ou bœuf n’existait alors. Il n’existait pas plus de forêt susceptible de fournir les rondins. L’hypothèse la plus vraisemblable est qu’ils déplaçaient les statues debout en les faisant rouler sur des gros galets.
On ne sait pas non plus pourquoi cette tradition du MOAI a été stoppée. L’activité de la carrière a semble-t-il été arrêtée du jour au lendemain, de très nombreuses statues achevées n’ont jamais été « livrées ». Elles restent ainsi figées depuis plus de 500 ans. On a tellement aimé cet endroit qu’on y est retourné plusieurs fois rien que pour l’atmosphère qui s’y dégage…
Le gigantisme des 15 MOAI nous a laissé pantois ! Et là on manque de mots pour décrire ce qu’on ressent lorsqu’on a un tel monument sous les yeux !
Partout dans l’île on trouve de très nombreux sites non restaurés. Dans certains sites, les MOAI sont couchés. Pour la petite histoire, il paraît que l’île de Pâques est le plus grand musée du monde à ciel ouvert !
En une semaine on a largement le temps de tout voir, on a même le temps d’aller à la seule et unique plage de l’île. Les températures de l’eau (24°) et de l’air (25°) nous rappellent celles d’un beau mois d’août en Bretagne…un peu froid quand même après un mois en Polynésie.
On a le temps aussi de se balader dans les rues du village et discuter avec les habitants. Ici encore, on admire la chevelure blonde de Raphaël ! C’est comme ça qu’on rencontrera Maria Angelica et sa petite famille.
Pour l’anecdote, il ne nous reste plus que 100 jours avant notre retour…